Réguler autrement

Notre actualité s’enrichit, se diversifie et nous apostrophe.

L’année audiovisuelle 2013 s’est écoulée emblématique de l’époque que nous vivons, pleine, prometteuse, lourde de défis et de contradictions.

Nous vous l’annoncions dans le rapport de l’an dernier, le Conseil s’est tôt attelé à humer l’air du temps et formuler les nouveaux enjeux qui se posent à la collectivité des acteurs de l’audiovisuel. Discerner, anticiper et doter le secteur d’une gouvernance capable d’accompagnement autant que d’anticipation, afin de nous éviter le risque du chaos
médiatique.

Dans notre contexte de démocratisation de la communication, la gouvernance doit cheminer vers une nouvelle régulation. Une évolution des rôles de chacun. L’année 2013 du CNRA a été dédiée à forger les concepts et outils d’un réguler autrement.

Le préalable a été pour l’équipe de repréciser son champ de compétence : cartographier le secteur, poser le cadre conceptuel, juridique et culturel de la régulation. Puis, le défi à relever a été, dans un temps qui nous était à peine donné, de se penser et s’organiser en régulateur moderne.

Notre actualité, disions-nous, s’enrichit en événements et en enjeux politiques et technologiques. Elle nous brusque, elle nous bouscule. Mais, cette actualité est-elle reflétée dans les contenus qu’affichent nos écrans ? Savons-nous la traiter dans le sens du Droit des citoyens à l’Information ? Saurons-nous lui imprimer la direction de notre intérêt collectif ? La mission fondamentale demeure : encore et toujours informer, éduquer et divertir. Oui, mais comment revisiter le triptyque de cette mission dans un paysage médiatique pluriel, aux frontières dématérialisées par l’Internet et au sein duquel la production et la diffusion d’informations et de contenus en général ne sont plus
l’apanage de professionnels ? Les bloggers sont là qui l’attestent, chaque jour plus jeunes, techniquement plus performants, plus rapides, plus lus, plus vus.

Et probablement moins conscients et moins formés à leurs responsabilités. Et plus encore, l’échéance de juin 2015 où nous basculerons vers le tout numérique. Nous ne pouvons détourner le regard, notre monde a changé. Tout comme nous éduquons nos enfants différemment dans nos foyers, la puissance publique adopte nécessairement un rapport différent à l’autorité aujourd’hui. Dans cette société du savoir et de l’indépendance, l’autorité s’adosse désormais à la connaissance, à la concertation et à l’adhésion.

Ce qui demeure, c’est la responsabilité du journaliste professionnel de l’information envers le citoyen. Ce qui demeure, c’est la responsabilité des entrepreneurs de la communication et producteurs de contenus envers la société, envers la jeune génération. Ce qui demeure, c’est la responsabilité du régulateur d’identifier et de forger les moyens de maintenir un équilibre.

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